American Journal of Ophthalmology, vol. 138 (1) : 18-32
Auteur(s) : Susan Vitale, Neil R. Miller, Luis J. Medjico, Julian D. Perry, Marianne Nedura, Suzanne K, Freitag, Christopher Girkin
RÉSUMÉ
Objectif : évaluer l’efficacité de compléments à base de super algues bleu-vert (SBGA) sur la gravité du blépharospasme essentiel, conjointement avec des injections de toxine botulinique de type A
Organisation : essai croise randomisé à double insu, contre placebo, en deux périodes.
Patients et méthodes : l’étude a été réalisée chez des patients atteints de blépharospasme essentiel ou du syndrome de Meige suivant un traitement de routine avec injections de toxine botulinique de type A
Intervention : les patients ont été repartis au hasard dans deux groupes recevant soit des capsules de SBGA, soit un placebo. Après 6 mois de traitement, les patients ont été soumis à une période de wash-out [« période de sevrage thérapeutique »] sans traitement de 6 mois, avant de se voir administrer l’autre traitement pendant 6 mois de plus, et donc d’être leur propre témoin.
Principales mesures des résultats : la documentation vidéo de la fréquence de clignotement des yeux et des mouvements faciaux involontaires, l’intervalle entre les injections de toxine botulinique de type A, et l’évaluation subjective par le patient de l’impact du blépharospasme sur le fonctionnement ont été obtenus au début et à la fin des premières et secondes périodes de traitement (permutation).
Résultats : au total, 24 patients (10 hommes, 14 femmes ; âgés de 42 à 83 ans) ont suivi jusqu’à la fin les deux périodes de traitement. L’écart moyen de fréquence de clignotement entre les périodes sous SBGA et sous placebo a été de -2,1 clignotements par intervalles de 2 minutes (intervalle de confiance)
[IC] à 95 % : -20,8 -+31,9, non statistiquement différent de zéro (P = 0,83). L’écart intra-individuel moyen de l’intervalle entre les injections entre les périodes sous SBGA et sous placebo a été de 4,6 jours (IC à 95 % :-13,3-+22,5), non statistiquement différent de zéro (P = 0,62). L’absence de signification statistique peut s’expliquer par le faible nombre de sujets. Aucun écart significatif de gravité des mouvements involontaires n’a été observé entre les périodes de traitement par SBGA et placebo. Toutefois, les patients ont eu davantage tendance à rapporter une limitation de fonction pendant la période où ils prenaient de la SBGA que pendant celle ou ils prenaient un placebo (rapport de chances, 0,2 ;P = 0,03).
Conclusion : dans l’ensemble, nous n’avons pas trouvé de preuve d’un effet bénéfique de la SBGA en complément d’une injection de toxine botulinique de type A ; toutefois, quelques patients, tous âgés de moins de 60 ans, semblent bien avoir tiré profit de la SBGA.