Notre bien-être général dépend en grande partie de notre santé intestinale : nos capacités d’assimilation et la qualité de notre microbiote influencent notamment directement notre équilibre nerveux et nos capacités de défenses immunitaires. Or, près d’un Français sur deux serait aujourd’hui concerné par au moins un trouble digestif récurrent*. Quelles en sont les principales causes, et comment retrouver l’équilibre naturellement ?
Les enzymes, alliées stratégiques de la digestion
Depuis la bouche et au fur et à mesure de leur parcours, les aliments entrent en contact avec différentes enzymes, qui vont les découper en micro-nutriments. Ainsi, l’amylase pré-digère les amidons, la protéase décompose les protéines, la lipase émulsionne les graisses, la cellulase décompose les parois cellulaires végétales… Les nutriments sont absorbés en grande majorité au niveau des parois de l’intestin grêle, la muqueuse intestinale jouant le rôle d’un filtre.
Certaines enzymes sont endogènes, produites par l’organisme. D’autres, exogènes, sont apportées par notre alimentation. Quand l’organisme manque d’enzymes, des troubles digestifs peuvent apparaître rapidement après le repas, et s’accompagner de fatigue post-prandiale ou de sensations de pesanteur sous les côtes. Si les aliments ne sont pas correctement découpés, il est possible qu’ils déclenchent une réaction inflammatoire dans l’intestin (douleurs, diarrhées…). Surtout, ce sont les bactéries du côlon qui devront finir le travail ! En retour, elles rejettent leurs déchets sous forme de gaz, entraînant ballonnements, flatulences et constipation.
Bien digérer grâce aux super-aliments et à la micro-nutrition
Notre capital enzymatique diminue naturellement avec l’âge. Il faudra donc veiller à accroître l’apport alimentaire en enzymes, par exemple en introduisant davantage d’aliments crus. Car au-delà de 42 degrés de cuisson, les enzymes alimentaires disparaissent : l’organisme va devoir puiser dans ses propres réserves pour digérer ! Certains super-aliments regorgent tout particulièrement d’enzymes, parmi lesquels :
– les graines germées
– les légumes lacto-fermentés
– les jus de légumes frais à l’extracteur
– avocat, choux, papaye, ananas, mangue, kiwi
– les produits de la ruche (miel, propolis, pollen, gelée royale)
– les huiles végétales de première pression à froid
D’autres aliments au contraire, seront à limiter au possible : énergivores, ils favorisent les fermentations et inflammations intestinales. Une surconsommation de sucres, céréales complètes, légumineuses, produits laitiers, aliments industriels et excitants (alcool, café, tabac…) est ainsi directement liée à la récurrence de troubles digestifs. Plusieurs autres facteurs, comme le stress ou la présence en excès de toxines et toxiques dans l’organisme, peuvent être source de déséquilibres de la flore bactérienne (dysbiose) ou inflammation de la muqueuse (porosité). Un bon indicateur sera d’ailleurs ne pas bien digérer les crudités ! Un.e naturopathe pourra vous aider à retrouver l’équilibre.
En cas de troubles digestifs chroniques ou en prévision d’excès, la micro-nutrition est d’une aide précieuse : en cure ou en prise occasionnelle, un complexe d’enzymes végétales permettra d’accélérer les processus chimiques de dégradation. La bromélaïne et la papaïne, respectivement présentes dans l’ananas et la papaye, veilleront plus particulièrement à la digestion des protéines, redoublée d’une action anti-inflammatoire.
Plantes et algues du confort digestif
La klamath apporte à l’organisme un vaste spectre de vitamines et minéraux… mais aussi d’enzymes végétales ! Riche en acides aminés, l’algue contient également de la glutamine : un nutriment essentiel à la réparation de la muqueuse intestinale. Elle contribue de plus à une meilleure gestion du stress via sa teneur en phényléthylamine.
Le psyllium est un laxatif utile pour tous types de troubles intestinaux. Consommé dans un verre d’eau ou ajouté à vos jus, soupes, sauces ou desserts, ses fibres absorbent jusqu’à 8 fois leur volume en eau, augmentant le volume des selles pour une meilleure absorption dans l’intestin grêle. Le plantain d’Inde a aussi la vertu de diminuer le taux de cholestérol et de lipides.
Des compléments de plantes carminatives et anti-infectieuses comme le tamarin et l’anis vert seront encore de précieux alliés en cas de flatulences et/ou de diarrhées, tout comme des infusions d’anis, de fenouil ou de carvi.
Quelques astuces simples pour un meilleur transit
L’eau froide, c’est entre les repas (par exemple, 20 minutes avant).
Commencer chaque repas par une bouchée de cru.
Limiter le nombre d’ingrédients composant vos assiettes : 5 plutôt que 10.
Bien mâcher (12 à 20 fois).
Halte au grignotage : laisser 4 heures de repos entre deux repas permettra aux intestins de se nettoyer.
Le système nerveux parasympathique augmente les sécrétions digestives : éviter de manger en état de stress, ou devant un écran.
Consommer les fruits frais seuls, en dehors des repas (hormis banane, papaye et ananas).
Pratiquer des étirements et exercices de respiration (exemple : cohérence cardiaque).
*sondage Ifop pour le laboratoire PiLeJe, septembre 2017