Les algues, protectrices de notre vision

L’Institut de la Vision vient de confirmer le premier succès d’une thérapie optogénétique* : une injection d’ADN d’algues a ainsi permis à un patient aveugle de retrouver partiellement la vue grâce à la formidable capacité des protéines d’algues à réagir et utiliser la lumière du soleil. En micro-nutrition également, les algues sont le réflexe à adopter pour protéger nos yeux. Quelles sont leurs spécificités ?  

Oméga 3 : le rôle clef du DHA

Réputés pour leurs effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire et nerveuse, les acides gras oméga 3 sont essentiels à la vision ! Et pour cause : le DHA – ou acide docosahexaénoïque, l’un des trois oméga 3 trouvés dans notre alimentation – est présent en grande quantité dans la rétine. L’organisme n’en fabriquant qu’en petite dose, un apport alimentaire suffisant est nécessaire à la santé des yeux (ID EFSA 529). Ainsi, un déficit en DHA est directement impliqué dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), mais aussi dans le syndrome de l’œil sec. Si de nombreux compléments alimentaires en DHA sont issus des poissons gras, ils peuvent aussi l’être des algues. Schizochytrium sp. est une micro-algue marine qui a la capacité de produire naturellement du DHA : un complément d’origine naturelle, compatible avec les régimes végétariens et végans.

L’astaxanthine, le roi des antioxydants

L’astaxanthine est un polyphénol classé comme caroténoïde xanthophylle. Ce pigment rouge orangé se trouve en plus forte quantité dans l’algue d’eau douce Haematococcus pluvialis, disponible sous forme de complément alimentaire. Ce sont l’ensoleillement, l’augmentation de la salinité de l’eau et un manque de nutriments qui poussent l’algue à produire l’astaxanthine. Quel point commun entre saumon, krill, crevette, crabe, homard et flamant rose ? Ils se nourrissent de cette algue, qui leur donne leur couleur ! L’action antioxydante de l’astaxanthine (ID EFSA 3141) serait bien plus puissante, stable et globale que celle des vitamines A, C et E. Capable de piéger les radicaux libres et d’empêcher les réactions d’oxydation conduisant à l’altération des cellules, l’industrie cosmétique se l’arrache… En ce qui concerne la vision, l’astaxanthine contribue à réguler la tension sanguine au niveau des capillaires de la rétine, aidant ainsi à réduire la fatigue oculaire et les irritations, et améliorer l’accommodation. L’astaxanthine présente donc de nombreux bénéfices pour la bonne santé oculaire (ID EFSA 1448).

Les bienfaits de la klamath sur le confort visuel

Un large éventail de nutriments est essentiel pour maintenir une vision normale. L’apport très complet de la klamath contribue ainsi à protéger les yeux, notamment grâce à sa teneur en vitamines A, C et E, en zinc, phycocyanine et phényléthylamine. En effet, les carences en bêta-carotène (vitamine A) sont directement liées à une baisse de la vision nocturne et de l’acuité visuelle (la capacité à distinguer un petit objet situé au loin) (ID EFSA 16), tandis que la vitamine C est essentielle à la formation des tissus conjonctifs comme le collagène, présent dans la cornée (ID EFSA 131). La vitamine E vient encore protéger les yeux du stress oxydatif (ID EFSA 160), tout comme la phycocyanine, dont l’action antioxydante pourrait aider à retarder la cataracte chez l’homme et l’animal (ID EFSA 168).

La klamath est également riche en zinc, oligo-élément essentiel à la santé rétinienne (ID EFSA 372) qui intervient également dans le métabolisme de la vitamine A (ID EFSA 361). Le zinc limiterait ainsi le stress oxydatif au niveau des yeux, permettant de freiner l’évolution de la DMLA. Le rôle bénéfique de la klamath sur la vision tient encore à la présence de phényléthylamine (PEA), une molécule qui va stimuler les neurotransmissions et améliorer l’acuité visuelle par la réduction du point aveugle.

Mettre de la couleur dans son assiette

Les algues sont riches en pigments caroténoïdes comme la lutéine et la zéaxanthine, constituants essentiels de la macula, zone située au centre de la rétine nous permettant de distinguer couleurs et détails. Outre leur action anti-radicaux libres (ID EFSA 1914), ces pigments jouent un rôle primordial dans l’absorption et la diffusion de la lumière, protégeant les cellules réceptrices des rayons lumineux ! Ainsi, la qualité de notre alimentation contribue directement à la densité du pigment maculaire, diminuant le risque de dégénérescence (ID EFSA 1606). Outre les algues, d’autres aliments sont particulièrement riches en lutéine et zéaxanthine, ainsi qu’en vitamines A et C. Veillez à les consommer crus au possible afin de conserver l’intégralité de leurs nutriments !

Ce sont :

– les légumes verts : épinard, petit pois, brocoli, chou de Bruxelles, chou vert frisé, haricot vert, asperge, salade, persil

– les fruits et légumes rouges, jaunes, oranges et violets : carotte, patate douce, poivron, potiron, tomate, chou rouge, abricot, fruits rouges et agrumes

* https://presse.inserm.fr/un-patient-aveugle-recupere-partiellement-la-vue-apres-une-therapie-optogenetique/42998/

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